C’était en mars 1996. Clarín organisa un chat avec Adolfo Bioy Casares.
Parmi les internautes interactifs, on comptait Pablo Boczkowski, que le rôle du journaliste fascina, il posait à la fois les questions et jouait le rôle de modérateur avec les internautes. Depuis, il passe des heures sur les sites online d’informations pour connaître les dernières nouvelles de son San Lorenzo chéri, mais plus souvent encore pour faire des recherches sur les médias d’informations numériques, domaine dans lequel il est une référence mondiale.
Avant cela, et après la dictature, Bocskowski a obtenu ses diplômes à l’Université de Buenos Aires. De cette période, il se rappelle comment il a été marqué par la construction sociale de la réalité de Peter Berger et Thomas Luckmann, par le rôle de l’interprétation et des pratiques de la vie quotidienne dans la production et reproduction, du monde dans lequel nous vivons.
Il passa ensuite un doctorat à l’Université de Cornell. Il se souvient que pendant le premier cours, il comprenait à peine l’anglais et qu’il pensa combien il lui faudrait ramer. Et bien sûr qu’il l’a fait! Sa production théorique a fait le tour du monde dans cette langue, alors que Bocskowski continuait ses déménagements qui l’ont conduit du Massachusets Institute of Technology (MIT), puis à l’université de Northwestern, Chicago, dans laquelle il travaille depuis des années comme chercheur et professeur.
Parmi ses ouvrages principaux, on trouve: Digitalizar las noticias, [NdT: numériser les informations] dans lequel il démontre comment internet s’est construit à partir de la combinaison entre la matérialité technologique et les pratiques sociales ; News at Work, dans lequel il explore les informations online et les changements qu’implique pour les médias informatifs le fait de découvrir que le principal lieu de lecture des informations n’est plus la maison ou le café , mais le lieu de travail ; et le plus récent La brecha de las noticias, [NdT :la brèche des informations] dans lequel- avec Eugenia Mitchelstein- ils explorent l’énorme distance entre ce que les médias offrent et ce sur quoi les lecteurs cliquent.
Ce qui lui est arrivé de mieux le mois dernier, lors d’une balade en Caroline du Sud, c’est quand il a découvert un glacier Freddo. Bien évidemment, il est entré et a commandé, comme d’habitude, un granité à la crème de lait.